Lorsque nous accompagnons un proche endeuillé, il est souvent délicat de savoir comment agir, que dire et comment offrir un soutien sincère sans paraître envahissant. Dans les semaines, voire les mois qui suivent, rien ne peut venir soulager la difficulté du vide laissé par la disparition, car tout nous le rappelle. Cela ne doit pas nous dispenser d’essayer d’adoucir un peu la douleur du manque. L’objectif est d’être présent pour l’autre tout en respectant son espace et son rythme.
S’adapter pour mieux soutenir
Chacun de nous traverse l’expérience du deuil de manière différente, en fonction du lien que nous entretenions avec le défunt, mais également de notre propre sensibilité et histoire. Le deuil ne suit pas un chemin linéaire et n’a pas de durée idéale. C’est pourquoi il est délicat de savoir quel réconfort apporter. Pour nous qui souhaitons offrir notre soutien, il est important de respecter le temps de cicatrisation individuelle et d’être présent avec patience et sans jugement face à ce que la personne ressent.
La clé est de s’adapter aux besoins et au rythme de la personne endeuillée. Si vous ne savez pas quoi dire ou faire, demandez-lui de quoi elle aurait besoin. Personne n’est mieux placée qu’elle pour le savoir. Ainsi, vous ne vous tromperez pas. Évidemment, offrir de son temps et laisser la porte ouverte pour des sollicitations impromptues est toujours apprécié. Le simple fait de savoir que vous êtes là en cas de nécessité soulage d’un poids.
Soutenir, sans envahir
Savoir comment accompagner un proche en deuil peut s’avérer un exercice complexe. L’écoute active est l’une des meilleures façons d’offrir un soutien en écoutant sans interrompre et en respectant les moments de silence. Parfois, la personne endeuillée a simplement besoin de savoir que nous sommes là, même sans échanges verbaux.
Nous pouvons aussi proposer une aide pratique. Si la personne l’exprime clairement (ou sinon ne jamais hésiter à demander), nous pouvons effectuer des tâches du quotidien, comme faire les courses, s’occuper des démarches administratives ou aider avec les tâches ménagères. Cela peut alléger le quotidien de la personne en deuil. Certaines personnes, au contraire, auront besoin de tout gérer pour s’occuper l’esprit et pour combler le vide. D’autres encore préféreront rester seules, dans ce cas bien entendu, il s’agit de ne pas imposer notre présence.
Que dire à une personne en deuil ?
Trouver les bons mots est souvent un défi lorsque nous souhaitons réconforter un proche endeuillé. Il est naturel de craindre de dire des mots qui pourraient blesser ou paraître maladroits. Pourtant, il n’est pas nécessaire de chercher des phrases compliquées ou parfaites. La simplicité est souvent la meilleure approche. Des phrases comme « Je suis là pour toi » ou « Je ne peux pas imaginer ce que tu ressens, mais je suis à tes côtés » suffisent parfois à montrer notre soutien.
Dire de belles choses de la personne décédée peut être réconfortant. Comme « Ton père était une personne extraordinaire ». Se rappeler à ses faits de vie peut aussi raviver sa mémoire et apporter un soutien émotionnel.
Il est important d’éviter des phrases comme « Tu vas t’en remettre », « Tout arrive pour une raison », ou encore « le temps fera son œuvre » qui peuvent sembler profondément insensibles, voire blessants. En effet, faire son deuil, c’est avant tout pleurer l’être cher disparu. Le deuil est une expérience intense, et chaque personne a besoin de temps et d’espace pour naviguer à travers ses émotions.
Adapter son soutien à la situation
Selon la nature de la perte, le soutien que nous apportons peut également varier. Si un proche a perdu un parent, par exemple, soulager son fardeau en l’aidant à organiser les obsèques ou en l’accompagnant dans le déménagement des affaires. Certaines démarches peuvent s’avérer lourdes, ainsi être épaulé dans ces moments-là est inestimable. Cela permet à la personne en deuil de se concentrer sur elle-même et sur ses émotions.
Dans le cas de la perte d’un enfant, la douleur est ineffable. À ce titre, outre une écoute empathique, tout ce qui concerne le quotidien, particulièrement en lien avec l’enfant, pourra être pris en charge par l’entourage : la désinscription de l’école, la fermeture des comptes réseaux sociaux pour les adolescents, le tri des affaires… ou encore, en proposant de prendre des décisions trop difficiles ou de faire les démarches liées aux funérailles.
Pour la perte d’un ami, il est souvent utile de proposer des moments pour sortir de la solitude. Nous pouvons suggérer des activités simples afin de sortir du quotidien et changer d’air, comme une promenade, un cinéma ou simplement un restaurant avec les amis communs. Enfin, si la situation s’y prête, nous pouvons proposer des façons d’honorer la mémoire du défunt. Par exemple, lorsqu’il s’agit d’un parent, en perpétuant des traditions familiales.
Quels sont les conseils des professionnels ?
Dans ma pratique de thérapeute , j’accompagne souvent des personnes démunies face au deuil d’un proche. Sur la durée, vous devez rester vigilants quant aux signes inquiétants tels qu’un isolement prolongé, une apathie marquée, une absence de plaisir dans des activités habituellement appréciées, ou encore une difficulté à fonctionner dans la vie quotidienne. Si le deuil persiste de façon prolongée, il peut être nécessaire d’envisager une aide professionnelle.
La thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) se révèle très efficace pour traiter les émotions traumatiques liées au deuil. Cette méthode, que j’ai adaptée au sein de mon cabinet avec le protocole EPS (EMDR Profond et Spirituel), propose une approche innovante qui allie les bienfaits de l’EMDR à une dimension spirituelle. Dans ma pratique de spécialiste des deuils, j’ai pu constater des améliorations très nettes dès la première ou la deuxième séance, permettant ainsi à mes patients de retrouver rapidement un état de paix intérieure et de sérénité.
Conclusion
L’accompagnement d’un proche en deuil ne s’arrête pas aux premières semaines après la perte. Le soutien dans la durée est crucial. Il est important de continuer à être présent, même longtemps après l’événement, car le processus de deuil peut s’étendre sur plusieurs mois, voire des années.
Écoutons, offrons de l’aide quand cela est possible, et surtout, soyons patients. Le deuil demande du temps, et notre présence bienveillante, dans la durée, peut faire toute la différence.