Perdre un proche est toujours une épreuve. Mais lorsque cette perte survient de façon soudaine, brutale, violente — un accident, un suicide, un homicide un bébé —, le choc psychique est tel que le deuil ne suit plus son cours habituel. Ce n’est pas « juste » une douleur intense. Il y a quelque chose de plus profond, de plus désorganisant. C’est ce que l’on appelle un deuil traumatique.
En tant que psy spécialisée en psycho-traumatisme et en EMDR, je rencontre souvent des personnes pour qui le deuil s’est figé dans un état de sidération. Mettre des mots sur ce vécu, le comprendre, et être accompagné·e avec les bons outils comme l’EMDR peut vraiment tout changer.
Qu’est-ce qu’un deuil traumatique ?
Le deuil devient traumatique lorsqu’il est lié à des circonstances de mort particulièrement choquantes. Ce n’est pas seulement la perte qui fait souffrir, mais aussi la manière dont elle est survenue. Le cerveau, confronté à une situation d’extrême détresse est submergé et n’a pas le temps de s’adapter, de traiter l’information, de faire sens.
Les personnes touchées peuvent développer un état de stress post-traumatique (ESPT), avec des symptômes caractéristiques :
- Des images intrusives et violentes de la scèneparfois en boucle (flashs, cauchemars),
- Un état d’hypervigilance permanent, souvent épuisant nerveusement du à la perte de sommeil
- Une tendance à l’évitement, pour fuir tout ce qui rappelle l’événement.
Ce mécanisme de « bug psychique » empêche souvent le travail de deuil de se faire normalement. Le processus est alors comme gelé dans le temps, tout reste en suspens, et les souffrances psychologiques peuvent durer des années si rien n’est mis en place.
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En quoi ce type de deuil est-il si particulier ?
Dans le deuil traumatique, vous vous retrouvez face à deux réalités à la fois : celle de la perte, et celle du choc traumatique. Ces deux dimensions ne suivent pas les mêmes règles.
La perte appelle à la reconstruction émotionnelle, à l’acceptation de l’absence, à la transformation du lien. Le traumatisme, lui, bloque l’accès à cette reconstruction, car le cerveau reste prisonnier de l’instant du drame.
De plus, la soudaineté de l’événement (un accident, un suicide, une noyade, un meurtre…) prive la personne endeuillée de tout temps de préparation. Elle se retrouve souvent envahie de pensées comme :
« Pourquoi je n’ai rien vu venir ? »
« Je n’ai pas pu lui dire au revoir. »
« Et si j’avais fait autre chose ce jour-là ? »
Ces pensées favorisent la culpabilité et ralentissent encore le travail de deuil.
Deuil ou traumatisme : ne pas confondre
Il faut bien distinguer un deuil « simple » d’un deuil traumatique. Beaucoup de personnes endeuillées ne savent pas qu’elles vivent un syndrome de stress post-traumatique et pensent simplement « ne pas réussir à faire leur deuil ».
Or, tant que le traumatisme n’est pas apaisé, le deuil ne peut pas se faire dans de bonnes conditions. C’est pourquoi une évaluation spécialisée est nécessaire, pour déterminer s’il y a présence de ESPT, et dans ce cas, mettre en place une prise en charge adaptée. Un test simple est disponible à la fin de cette page : emdrandco.com/le-trauma.
L’EPS® : une réponse thérapeutique profondément efficace
Parmi les approches les plus efficaces pour traiter le ESPT lié à un deuil traumatique, l’EMDR a largement prouvé son efficacité pour soulager les symptômes liés à un deuil traumatique (avec un taux avoisinant les 85 % de traitement définitif).
En soulageant les effets du stress post-traumatique, l’EMDR Profond® et Spirituel® libère la voie pour que le travail de deuil puisse enfin s’engager. En ouvrant un espace intérieur plus calme, où le deuil peut enfin commencer, la personne endeuillée a la possibilité de penser, ressentir, agir… sans être submergée à chaque instant par le choc du traumatisme.
Quand celui-ci commence à s’apaiser, alors le deuil peut, peu à peu, reprendre son chemin.
⚠️ Important : on ne débute pas un travail thérapeutique immédiatement après un drame. Il est généralement conseillé d’attendre 2 à 3 mois. Les premières semaines sont traversées par une grande intensité émotionnelle, des cauchemars, des souvenirs vifs. Cela ne signifie pas forcément qu’il y a ESPT. Travailler trop tôt pourrait réactiver le traumatisme. Le bon moment, c’est celui que l’on évalue ensemble, avec soin et respect.
Un deuil pas comme les autres
Le deuil traumatique est une réalité encore peu connue, mais pourtant très fréquente. Il nous laisse souvent seules avec un vécu difficile à nommer.
Si ce que vous lisez ici fait écho à votre histoire, sachez qu’il est possible de recevoir une aide adaptée. Vous n’avez pas à traverser cela seul·e. Il existe des thérapies ciblées, respectueuses, qui permettent d’avancer.
Mon approche associe l’EMDR classique, l’hypnose et la spiritualité et permet d’accéder aux niveaux les plus profonds du traumatisme, même quand celui-ci est enkysté depuis longtemps. Elle intègre les dimensions émotionnelle, symbolique et existentielle de la perte et est particulièrement adaptée dans les contextes de deuil périnatal ou de perte d’un enfant, où la douleur est souvent indicible, et la souffrance parfois invisibilisée.
👉 Pour découvrir l’approche EPS® et les accompagnements possibles : https://emdrandcie.com/accompagnement-au-deuil/